lundi 30 juillet 2012

Cérémonie d'ouverture des JO de Londres 2012 : vous l'avez loupée ? Je l'ai vue pour vous ...



LE PLUS. Julien Chadeyron ne pouvait pas rater la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres, qui s'est déroulée hier soir au stade olympique de la capitale anglaise. Des étoiles plein les yeux, il retrace ce spectacle gigantesque chapeauté par le réalisateur Danny Boyle.

Laura Flessel porte les couleurs de la délégation française à Londres, le 27 juillet 2012 (La cérémonie d'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012 (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)
Laura Flessel porte les couleurs de la délégation française à Londres, le 27 juillet 2012 (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)

On nous avait présenté l’ouverture des Jeux olympiques de Londres comme le plus grand spectacle jamais réalisé dans le monde. Qu’importe le coût, qu’importent les soucis de sécurité, place aux rêves nous dit-on. Sous la patte de Danny Boyle, le show promet d’être grandiose : 80.000 spectateurs, 155 chefs d’États (ou représentants) et notre Premier ministre présents sur place. 1,5 à 2 millions de téléspectateurs attendus. Londres en pleine effervescence.

Les moments forts de la cérémonie d'ouverture (GUARDIAN)

À 20h12 (2012) en guise de surprise les avions de la Royal Air Force survolent Londres, plus grande capitale d’Europe, rappelons-le.
Déjà, derrière les présentateurs de TF1, on peut voir certains décors, notamment des costumes d’époque qui laissent augurer d’un spectacle "historique", dans les deux sens du terme probablement. En attendant, les interviews se succèdent... Équipe féminine de foot. La sublime Marie-Jo Perec. Et bien d’autres, dont une élocution de Laura Flessel, porte-drapeau pour la France.

À quelques minutes du début, les gradins se recouvrent de drapeaux bleus. Les spectateurs tous munis de minis-panneaux lumineux qui changent de couleur éclairent et animent ponctuellement le stade... On a hâte !

Dans la tribune royale, Elizabeth II ne cache pas non plus son impatience (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)
Dans la tribune royale, Elizabeth II ne cache pas non plus son impatience (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)

Le décompte est lancé. Tout commence  par un tableau intitulé "Les îles aux merveilles". Un petit film sous forme de voyage sur la Tamise pour un visite express. Puis passage par le métro londonien pour arriver au coeur du stade. Une beau petit clip de lancement. C’est parti : Bradley Wiggins, vêtu de son maillot jaune, entre en scène pour sonner la plus grande cloche du monde.

Une chorale d’enfants installée dans les gradins commence à chanter pendant que sur la pelouse les figurants "jouent" à divers sports (cricket, foot...). Une vidéo montrant une chorale en Irlande du nord, une autre en Écosse, puis direction le Pays de Galles, pour finalement entendre les hymnes nationaux des quatre pays. Les diligences débarquent dans le stade. Quelques vers de Shakespeare ("La Tempête").

Puis c'est l’heure de la révolution industrielle dans le stade. 955 percussionnistes envahissent le stade. Les "ouvriers" (figurants) défont le décor de verdure. Une véritable fourmilière humaine. Le gazon, les fermes et les paysans laissent place à un sol de fer, aux usines et aux mineurs. Un changement aussi brutal dans le spectacle que dans l’histoire. Les cheminées poussent comme des champignons. Une vision de chaos. Un changement d’ère et d’air impressionnant d’efficacité et de brutalité. Le cadre précédemment bucolique laisse place à l’ère industrielle.

Recueillement autour du coquelicot, symbole historique important. Au milieu des cheminées, une forge, où se façonne un anneau. Quatre autres anneaux jaunes couleur fer brûlant volent en se rapprochant du centre du stade. Le premier s’élève pour rejoindre les quatre autres et former ainsi les anneaux olympiques qui feront pleuvoir un feu d’artifice sur le stade.

La cérémonie d'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012 (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)
La cérémonie d'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012 (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)


Second tableau : "Happy and glorious", un survol de Bukingham, une visite rapide du palais. Encore une fois des enfants (omniprésents) et Daniel Craig (James Bond) qui ira rendre visite à la Reine (dans le film) sous les applaudissements et les cris de la foule à la vue de la Queen, la seule. Dans ce petit film la reine joue son propre rôle : elle monte dans un hélicoptère avec Daniel Craig survole Londres "sur le regard" patriote des londoniens. La Reine ? Tout simplement sublime. Un honneur !

Direction le stade. Et le film se transforme en réalité quand, effectivement, un hélicoptère survole le stade. Deux personnes s’élancent de cet hélicoptère en parachute sur la musique de James Bond. Un stade éclairé par les panneaux de chaque spectateur aux couleurs de l’Union Jack. On croit reconnaître la reine sauter de l’hélico... Of course not... mais la même silhouette.

La cérémonie d'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012 (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)
La cérémonie d'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012 (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA)

Enfin, on se lève tous pour la Reine qui entre dans sa tribune, pleine d’émotions, les larmes aux yeux. "I would have been there" (J’aurais aimé y être). L’armée de terre apporte l’Union Jack pour le hisser sur le mât. Chanté par les choeurs des enfants sourds et entendants de Perth : "God save the Queen". C’est maintenant que je pleure.... Et la Reine aussi.

La musique de "l’Exorciste" résonne. "Gosh" s’inscrit sur le sol. Il s’agit d’un hôpital d’enfant handicapés. Les lits d’hôpital ont recouvert le terrain. Encore une fois : place aux enfants. Hommage à la Reine qui était infirmière sur le front par la même occasion. Les lumières donnent l’impression d’une nuit avec un croissant de Lune: les enfants s’endorment.

J.-K.Rowling entreprend la lecture d’un passage de Peter Pan, puis des créatures imaginaires apparaissent. Capitaine crochet, la reine de coeur, Édouard aux mains d’argent, Voldemort, Cruella... apparaissent pour illustrer "le cauchemar" au milieu de l’ambiance nocturne et paisible qui s’était installée. Une nuée de Mary Poppins atterrie sur le stade pour faire fuir les créatures sombres et angoissantes. Là encore un hommage, rendu à la littérature infantile anglaise. Magnifique tableau. Les enfants redansent sur leur lit d’hôpital.

Continuons avec la musique de "Les chariots de feu". Le London Symphonic Orchestra, dirigé par Simon Rattle jouera cette musique. Oh my god : Mister Bean, qui n’a vraiment pas changé. Tout y est. Il "accompagne" l’orchestre au clavier: tellement drôle. Il apparaîtra également dans un extrait monté du film ("Les chariots de feu"), qui finalement se révèle être un rêve de l’acteur faisant mine de s’endormir sur son clavier. Sublimement comique.

Une voiture typiquement britannique entre en piste, suivie d'une maison, elle aussi typique. Un extrait de "East ender" (série anglaise). Hommage à la pop anglaise avec "Enola Gay". Hommage aux séries TV anglaises. Hommage au métro ? Un petit voyage musical à travers les 60’s avec un "Peace and love" formé par les danseurs. Direction les 70’s : une étoile se créée de la même manière. Tous les plus grands et mythiques chanteurs/groupes défilent sur les écrans. Les panneaux lumineux des spectateurs forment en fait un écran gigantesque recouvrant l’intégralité des gradins et qui s’anime au gré des musiques : impressionnant.

Place aux 80’s avec un "smiley" de danseurs dans une ambiance fluo. Puis les 90’s : ambiance électro. Toujours sur fond de nostalgie : un panorama des baisers de cinéma sur les écrans. Un peu de rap. Hommage à Amy Winehouse. Muse. 45 ans de musique pop en une quinzaine de minutes : superbe. L’inventeur d’internet (1989) apparaitra brièvement. Serait-il l’homme qui a changé le monde ?

Le
Le "Tower Bridge" paré des anneaux olympiques (NIVIERE/CHAMUSSY/SIPA) 

Une vidéo retrace l’histoire des jeux. On y apercevra la reine alors âgée de 22 ans. David Beckham allumant la flamme. Des Anglais toujours aussi patriotes. Tour d’horizon des plus beaux "passages de flamme". Enfin l’heure de l’allumage de la flamme approche. David Beckham conduisant un bateau sur la Tamise (so british) approche du stade.

Un moment de silence pour ceux qui n’ont pas pu être là ce soir (le "Wall memory"). Une reproduction magistrale d’un lever de soleil, éclairant une chorégraphie envoûtante, avec la voix d’Emeli Sandé sur "Avide with me". Un mélange savoureux de rêve et d’angoisse, d’obscure et de lumineux, de modernité et de nostalgie, avec une place majeure donnée aux enfants ! Un grand et beau spectacle.

Place au défilé des délégations... Un magnifique moment de partage et de mélange des cultures. Tout le monde est là : on se fout de l’origine, de la religion, de la couleur...Seul le sport compte. Les conflits diplomatiques sont priés de rester hors du stade. Un peu d’air dans un contexte géopolitique pas toujours simple.

La délégation chinoise fait son entrée dans le stade olympique de Londres (J.CORTEZ/SIPA)
La délégation chinoise fait son entrée dans le stade olympique de Londres (J.CORTEZ/SIPA)

Une fois tous les pays passés : reprise du show, avec une prestation des Artic Monkeys. Des "colombes de la paix" à vélo envahissent le stade au rythme de "Come together". À la manière d’ "E.T.", les "colombes" s’envolent.

Les présidents du Comité national olympique anglais et du CIO entament leurs discours (qui se terminera en français : langue officielle des Jeux olympiques) avant de lancer officiellement les JO 2012. C’est finalement la Reine qui lancera oralement les Jeux, le tout suivi d’un feu d’artifices qui embrasera le stade. Le drapeau olympique fait son apparition et ira se dresser au côté de l’Union Jack au sommet de la colline où culmine un arbre et où ont été plantés les drapeaux de chaque délégation : très joli .

David Beckham réapparait sur le bateau : il transmet la flamme à Steve Redgrave. Selma Stevenson prononce le serment olympique au nom des sportifs. Mik Basi au nom des juges. Eric Farrell MBE au nom des entraineurs.

En bateau sur la Tamise, David Beckham vient transmettre la flamme (P.GROVER/REX/SIPA)
En bateau sur la Tamise, David Beckham vient transmettre la flamme (P.GROVER/REX/SIPA)

La flamme entre dans le stade. Sept jeunes sportifs londoniens se la transmettent. Ils rejoignent sept "anciens" médaillés des JO qui leur remettront chacun une torche. Direction le coeur du stade. Une sculpture gigantesque les attend. Les "pétales de cuivres" (une par pays à priori) formant la sculpture s’embrasent puis se redressent jusqu’à ne former plus qu’une seule flamme : magnifique réalisation aussi surprenante qu’impressionnante.

Après un bref mais tout aussi somptueux feu d’artifices, Paul McCartney donnera de la voix. Le stade entier reprendra avec lui le refrain de "Hey Jude". Il clôturera avec un "Bienvenue à Londres".

Il est 1h45 à Paris. Les jeux s’annoncent grandioses. 

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