lundi 17 septembre 2012

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17 septembre ...




Army !




Expo photos: la prostitution masculine du Paris ancien ...


Une exposition de nus masculins et un livre signé Nicole Canet réveillent en ce moment les souvenirs des anciennes maisons closes parisiennes. TÊTU.com a rencontré l'auteure et collectionneuse de photos érotiques anciennes.
TÊTU.com: Pourquoi ces photos de nus masculins vous passionnent-elles?
Nicole Canet: Il y a longtemps que j'avais ce projet en tête, depuis 2009. J'avais déjà quelques photos de nus masculins dans des bordels, mais elles étaient dispersées et ne formaient pas une unité pour un livre ou une exposition. J'ai toujours aimé les photos de nus masculins, mais exposer ou réunir des photos contemporaines auraient posé trop de problèmes: sur les photos datées des années 60, ou même 50, les modèles pourraient être encore identifiables. Puis, si je suis collectionneuse de photos érotiques anciennes, c'est que la pornographie y prend une toute autre dimension. A cause du charme désuet, parfois de la drôlerie des compositions ou des situations, on sort en fait de la pornographie. C'est drôle et ludique!
Comment avez-vous constitué cette collection?
Ça m'a pris un temps assez long, plus d'une année. J'ai parfois acheté un album entier de photos érotiques anciennes, qui ne contenait qu'une ou deux photos avec des hommes entre eux. Ensuite, il a fallu faire des recoupements pour identifier de quel établissement provenait les photos: cela pouvait tenir à des détails comme le motif de la tapisserie, etc. Ensuite il m'a fallu consulter les textes de carnets, aller aux archives, souvent celles de la préfecture ou de la police!

Pourquoi les photos de maisons closes vous ont-elles intéressées plus que d'autres?
C'est qu'en fait les maisons closes de bonne tenue éditaient des carnets de cartes de visites que les tenancières présentaient à leurs clients sous forme de «cartes»: souvent deux ou trois hommes qui se faisaient payer, posaient et se laissaient photographier, seuls ou à plusieurs. C'était donc une formidable source de documentation! Puis l'univers homosexuel m'a toujours fasciné, et spécialement celui des maisons closes. Après tout, la prostitution est un travail comme un autre, que je trouve très digne! Puis c'est aussi un travail de détective, localiser les établissements, raconter une histoire, c'est circuler dans un imaginaire que j'aime beaucoup et qui m'a saisi quand, il y a vingt ans, en ouvrant la galerie, j'ai commencé avec des photos de marins.
Jeux en chambre pour Tableaux Vivants dans une maison de passes (1920)DR: Galerie au Bonheur du Jour.

Quelle est, parmi ces photos, votre préférée?
J'ai une faiblesse particulière pour une photo représentant des jeux en chambres (ci-dessus). Elle représente un véritable tableau vivant de trois garçons, fesses dénudées, jambes gainées de bas, ayant même pris soin de garder leurs chaussures vernies. Nous sommes transportés dans une atmosphère à la Molinier, un univers clos, obsédant, presque asexué, où les trois jeunes hommes ont vraiment l'air de jouer et de s'amuser, un godemiché de satin blanc pour l'un, un nœud dans les cheveux, comme une fleur, pour un autre. Je regrette vraiment de n'avoir pas pu identifier le lieu de ces joyeux ébats!
L’exposition est à voir à la Galerie Au Bonheur du Jour.
Du mardi au samedi, de 14h30 à 19h30
11 rue Chabanais/75002 Paris
Tél: 0142965864

Hôtels garnis, Garçons de joies. Prostitution masculine, lieux et fantasmes à Paris de 1860 à 1960, de Nicole Canet, éditions Galerie Au Bonheur du Jour, 79 euros.

Versailles ...