lundi 10 septembre 2012

Carly Rae Jepsen: «Les gens se sont approprié "Call Me Maybe"» ...


A l'occasion de son passage à Paris, Carly Rae Jepsen a rencontré des journalistes. TÊTU.com ne pouvait pas manquer cela! L'interprète de «Call Me Maybe» a évoqué son ascension fulgurante, son nouvel album mais aussi son clip très gay-friendly.
C'est LA chanson du moment. Avec son air accrocheur qu'on n'arrive pas à se sortir de la tête etson clip gay-friendlyCall Me Maybe n'a pas manqué d'attirer notre attention ces derniers mois. Le 17 septembre, son interprète, Carly Rae Jepen, publie enfin son nouvel album, Kiss. Un opus qui est celui de la maturité pour la chanteuse canadienne de 26 ans, comme elle l'a expliqué lors d'une conférence de presse organisée à Paris cette semaine. TÊTU y était.

Comment décririez-vous votre nouvel album Kiss?
Carly Rae Jepsen: C'est de la pop à l'état pur. Cet album est le projet de toute une vie. Il y a dessus des paroles que j'ai écrites quand j'avais 17 ans, des choses que j'ai gribouillées ici et là au fil des années et mis dans un coin de ma tête. Tout cela prend vie sur Kiss. Cet album, c'est moi à 100% et je suis heureuse de pouvoir aujourd'hui le partager.

La sortie de l'album marque en quelque sorte la fin de «l'ère Call Me Maybe»... Vous êtes soulagée de ne plus avoir à la chanter?
(Rires). C'est une très bonne question! Je l'ai en effet chantée un certain nombre de fois mais ce qui est bien avec cette chanson, c'est qu'elle est sans cesse réinventée par les reprises et autres parodies qui fleurissent sur internet. Voir que les gens se l'approprient, qu'il s'agisse d'anonymes ou de stars comme Katy Perry (voir ci-dessous), donne une seconde vie à Call Me Maybe. Et en ce qui me concerne, ça reste une chanson amusante à chanter!

Justement, au sujet des nombreuses reprises de Call Me Maybe sur internet, une vidéo en particulier a-t-elle attiré votre attention?
Il y en a tellement, c'est difficile de choisir... Je pense que la toute première vidéo, celle avec Justin Bieber, Selena Gomez, Ashley Tisdale et Big Time Rush (voir ci-dessous), tient une place particulière dans mon cœur. Un de mes amis l'a posté sur mon mur Facebook et au début, je n'ai pas reconnu Justin Bieber. Lorsqu'après trois visionnages, je me suis rendu que c'était lui, je me suis dit que rien ne serait plus jamais comme avant.

Vous êtes devenue célèbre quasiment du jour au lendemain lorsque Call Me Maybe a explosé sur la toile. Comment avez-vous géré cette soudaine popularité?
Je pense que si cela m'était arrivé lorsque j'étais plus jeune, je me serais sentie dépassée par les événements. Mais j'ai 26 ans et ça fait déjà plusieurs années que je fais ce métier. Je me sentais fin prête. Ca n'a pas été effrayant, au contraire. Je me suis dit: «Génial, mon heure est enfin arrivée!».

Ressentez-vous une certaine pression avec cet album? Craignez-vous qu'il ne rencontre pas autant de succès que Call Me Maybe?
J'ai attendu toute ma vie pour sortir cet album. Jusqu'ici, ma musique n'avait pas dépassé les frontières canadiennes. Avec Kiss, j'ai enfin l'occasion de pouvoir être entendue dans le monde entier. Ce que je ressens, ce n'est pas de la pression, mais de la gratitude et de l'excitation!


Un mot sur la chute du clip de Call Me Maybe, lorsque vous découvrez que le joli garçon dont vous essayé désespérément d'attirer l'attention est homo. Est-ce vous qui avez eu l'idée de ce clin d'œil gay-friendly?
J'aimerais pouvoir m'en attribuer le mérite mais c'est en en fait une idée du réalisateur du clip, Ben Knechtel. On planchait sur différents scénarios pour la vidéo. On voulait quelque chose qui soit à la fois frais et amusant, quelque chose qui casserait un peu les codes traditionnels et qui surprendrait le public. Au final, on s'est mis d'accord sur cette fin à la dernière minute, la veille du tournage.

C'est le beau Holden Nowell qui joue à vos côtés dans le clip. Comment l'avez-vous recruté?
On a fait un casting. J'étais en route pour le studio quand Ben (Knechtel) m'a appelé et m'a dit: «Je pense que tu devrais venir voir, ça va te plaire». J'y suis allée et il y avait 10 mannequins qui attendaient. Ils auditionnaient les uns après les autres, retiraient leur t-shirt devant nous pendant qu'on prenait des photos et ils repartaient aussitôt... Holden est arrivé et il m'a tout de suite plu. J'aimais ses tatouages mais aussi sa personnalité. Je savais que cela ne le dérangerait pas de faire ce qu'on lui demandait... Ni de se mettre torse nu alors qu'on a tourné le clip en plein hiver!

Y a-t-il a un homme qui vous attire particulièrement?
J'ai longtemps été attiré par Adam Levine. Quand je l'ai rencontré, on aurait dit une adolescente! Sinon, en ce moment, je trouve que Ryan Gosling est très sexy... C'est mon nouveau chouchou chez les célébrités!

Quelles sont vos influences musicales? Vos artistes favoris?
J'en ai beaucoup… Pour moi, la voix par excellence, c'est probablement Ella Fitzgerald. Sa musique est tout simplement sublime. En ce qui concerne les artistes d'aujourd'hui, j'aime beaucoup Robyn, La Roux, James Taylor, Damien Rice...

Il y a sur votre album une chanson en duo avec Justin Bieber, Beautiful. Comment cette collaboration s'est-elle concrétisée?
Je venais de signer avec School Boy Records, le label tenu par Scooter Braun, le manager de Justin Bieber. J'habitais à Vancouver et je me suis rendu à Los Angeles pour rencontrer Justin en studio. Il m'a fait écouter les chansons de son dernier album, dont le titre Beautiful, que j'ai vraiment trouvé magnifique. Il m'a alors demandé si je voulais le chanter en duo avec lui. Je n'ai pas hésité une seconde!
Regardez la reprise de Justin Bieber, Selena Gomez, Ashley Tisdale et leurs amis:
Celle de Katy Perry:
Et aussi celle des boys d'Abercrombie & Fitch:

Il y a aussi celle de l'équipe amércaine de natation:
Ou encore celle des pom-pom girls des Miami Dolphins:
Et enfin la version originale:
 





Du micropénis ou le complexe du vestiaire ...


« Qu’est-ce que tu fais là, garçon ? Qu’est-ce que tu veux ? Tu voudrais t’amuser avec moi ? Je ne peux pas croire ça ha ha ha ». La jeune femme pouffe. Elle est en culotte et soutien-gorge sur un lit. Elle s’adresse à un homme, qui serait derrière la caméra. « Ho, mais je n’en ai jamais vu une si petite, jamais ! Tu veux… baiser ? Tu es sérieux ? » Elle éclate de rire. « Hey Mary viens voir ça, tu ne vas pas le croire… » Une seconde jeune arrive, mignonne, elle aussi en dessous. Elle regarde vers l’homme,  s’esclaffe « Est-ce que c’est bien réel ? Où est-il passé ?» Elles gloussent, la seconde ironise. « Je ne savais même pas que ça existait ! » La première esquisse un sourire forcé « Ça ne me dérange pas... Mais... je me demande comment tu vas t’y prendre, ce n’est juste pas possible ! »
Nous sommes sur un des nombreux nouveaux sites consacré à l’humiliation des hommes arborant un petit sexe (ou supposé tel) : Humiliation.pov, smalldick.com, femdom.kelsey.com, etc. Des dizaines de saynètes moqueuses montrent des jolies filles en petite tenue ridiculisant« le modèle réduit », « le micropénis » ou « la pauvre petite chose » qui leur est exposée. Sur heytinydick.com, les femmes, toujours habillées court, souvent en duo, viennent pour rencontrer un jeune gars, et demandent d’autorité à voir son sexe. Aussitôt, elles s’esclaffent, l’agitent comme une ficelle, tirent dessus comme si elles voulaient le donner à leur poisson rouge. « Mais qu’est-ce tu veux faire avec ça ? », « Retourne chez maman », « À quoi ça sert ? » À chaque fois, l’homme se montre désolé de les décevoir, encaisse, veut se rhabiller. Si parfois, certains types exhibent un petit engin, la plupart du temps le souffre-douleur expose un vit normal. Ce qui rend la scène encore plus amusante. Plus trouble aussi. Il aime donc être humilié ?

Dans un petit film de kelseyobsession.femdom, on voit une femme secouer une grande culotte de fille rose devant la caméra, tout en s’adressant à un jeune type.  « Ton machin est si petit mon chéri… Je ne ressens rien du tout ! Écoute, je sais que tu tiens à moi. Je veux bien te garder, mais alors je veux que tu portes ça. » Elle agite la culotte et son petit nœud rose, puis prend tout à coup une voix rauque. « Ha je veux que tu la mettes pendant que je baise avec des vrais hommes. Mmm quand des bonnes vraies queues me labourent ! » Son regard défaille, elle s’allume. « Pendant que je mouille comme une folle en accueillant un paf énorme. » Elle se reprend tout à coup. « Pas comme la tienne, c’est sûr hi hi. Il n’y a aucun moyen que tu me fasses ressentir ça. » Elle conclut. « Alors mets cette culotte de petite salope si tu veux me garder ».

LA DOMINATION FÉMININE

Ces séries moquant les mâles sous-équipés, même quand ils ne le sont pas, constituent un sous-genre d’un registre récent de la pornographie sur Internet appelée « femdom » : domination féminine. Nous sommes dans un nouvel espace du cinéma S.M et BDSM, jusqu’ici présentant majoritairement des hommes sadiques et des femmes esclavagisées (parfois très violemment, ce qui interroge sur l’éthique du milieu). Dans le cinéma « Femdom » on voit des maîtresses-femmes qui maltraitent des hommes mal à l’aise et consentants, les traitent comme des objets sexuels, s’asseyent sur leur visage, se font sucer en baillant, leur boxent les bourses, les sodomisent avec d’imposants phallus en latex. C’est un cinéma parfois plein d’humour, où le désir féminin est à l’initiative, conquérant, vicieux. Humiliant. Limite. J’ai quelques amies qui l’apprécient, lasses de ces éternels films pornos où les femmes idolâtrent le dieu pénis, le gobent comme des avaleuses de sabre, supplient d’être tambourinées par plusieurs athlètes montés comme des étalons, attendant « l’éjac faciale » comme une hostie. Elles y voient comme une revanche. Cela les réjouit de voir ces femmes qui rigolent de ce tentacule fripé, s’amusent avec, le secouent comme une petite chose, le mettent en berne.

Bien sûr, le cinéma X n’invente rien, il débarque juste, mettant en scène sur le tard un versant entier de l’éros féminin (et du masochisme masculin). Dans la vraie vie, le sadisme féminin a toujours existé, qui mériterait une vaste encyclopédie ; à Babylone déjà, les prostituées maniaient la verge pour mater leurs clients, à Rome l’impératrice Messaline n’a eu de cesse d’humilier l’empereur Claude, dans le Paris de Zola,  « Nana » gifle à tour de bras son vieil amant qui en redemande, quant à Leopold von-Sacher Masoch, à l’aube du XXe siècle, sa plus grande jouissance était d’être couché aux pieds de Wanda, pour qu'elle lui meurtrisse la nuque de son escarpin.

LE COMPLEXE DU VESTIAIRE

On trouve sur le site Doctissimo quelques témoignages d’hommes affublés d’un très petit sexe, qui disent éprouver un plaisir trouble à entendre des femmes se moquer d’eux : « J'ai un petit pénis. 4 cm au repos, 11 cm en érection maximum. J'aime me faire humilier par des femmes ou des mecs (homos ou hétéros) bien membrés. Si quelques femmes moqueuses sont intéressée, qu’elles me contactent. » Comment réagissent à ces plaisanteries sur la taille de leur sexe des hommes normalement équipés ? Des enquêtes récentes nous éclairent. Fin 2011, l’Académie Nationale de Chirurgie s’inquiétait. Des jeunes de plus en plus nombreux consultent pour se faire allonger le pénis, alors que 85% des candidats présentent une taille courante. L'Académie a donc fait publier les valeurs moyennes pour les rassurer : entre 9 cm et 9,5 cm au repos, 12,8 et 14,5 cm dressé. Elle entend aussi mettre les ados en garde contre les risques d’une chirurgie correctrice et les techniques d’élongation proposées sur Internet : pompes, injections de silicone, anneaux bloquant le sang et autres attrape-nigauds. D’après les médecins, les engins du cinéma porno traumatisent les juniors, induisant un « complexe du vestiaire » généralisé. Les gars comparent leur truc avec le gigot de « hardeurs », et dépriment. Ils se trouvent sous-équipés. Petite bite. Se croient incapables de satisfaire une femme.

Ils ne devraient pas tant s’inquiéter. Aujourd’hui l’industrie du préservatif, sans états d’âme et concrète, témoigne des variations du pénis humain autour de la planète. Elle proposait dans les années 2000 une norme asiatique à 140mm, une norme européenne à 170mm (avec une exception française à 190mm, attribuée aux Africains et Antillais) et une norme américaine de 190 mm (attribuée à la présence des Afro-américains). Aujourd'hui, on trouve toutes les tailles, de normal à XL, dans tous les pays. Le célèbre « rapport Kinsey » de 1948 sur la sexualité des Américains, avec ses questionnaires froids et ses statistiques ethniques, présente des cas rares et des moyennes qui relativisent ces données. On y découvre de rares hommes affublés d’un hameçon de 1,5 pouces soit 4 centimètres, une taille pénienne moyenne au repos estimée à 11 cm chez les citoyens blancs, 12,5 pour les noirs ( respectivement 13,3 et 16 cm en érection), et quelques redoutables harpons de 24 cm, équipant des hommes blancs. Cela dit, depuis, partout, les hommes ont grandi.
MYTHOLOGIES

En Europe, les Écossais furent longtemps considérés en Europe comme le peuple le mieux instrumenté de la planète. Le kilt expliquerait cela. Ainsi en 1792, à la tribune de l’Assemblée Nationale, le docteur Bernard Christophe Faust, ardent défenseur du port d’un «vêtement libre» pour les enfants, s’exclama devant les députés : « Depuis le rocher d’Elliot jusqu’au pays où Maupertuis mesura la Terre, tout porte des culottes à l’exception des montagnards écossais. Tous ceux qui ont vu ces montagnards attestent que leurs parties génitales sont d’une grandeur extraordinaire. Le chêne au pied des montagnes devient un tout autre arbre (…) le chêne dans les serres d’un jardin. »

Ces fantasmes ne doivent pas nous faire ignorer quelques vrais phénomènes. En 1935, le médecin français Jacobus déclarait avoir observé de « terrifiantes machines» de 30 centimètres chez des Soudanais -  mais faut-il le croire, la hantise du phallus bestial des «races inférieures» a travaillé puissamment les délires et les haines coloniales. Après John C. Holmes,  l'acteur X des années 1970 au braquemart de 30 cm, la star du cinéma gay des années 1980, Jeff Stryker, expose un machin de 28 centimètres, dont la version caoutchouc se vend toujours dans les sex-shops. L’écrivain français Vincent Borel a appelé « une massue de vie », « ce laminoir qui s’enfonce avec un flop de boue grasse dans la jarre de lubrifiant ». Rien d'impressionnant cependant au regard des récits mythologiques. Voyez cette légende des tribus Muria du sud de l'Inde, présentée dans l’« Ethnologie de la chambre à coucher » de Pascal Dibie : « Jadis (...) un homme couché sortit son pénis par la fenêtre et enfonça le mur d'une maison située à cent mètres de là. Il pénétra la femme qui s'y trouvait, sortit par la bouche, plongea sa tête dans une marmite, avala tous le souper et, en se retirant, tua la femme. » C'est suite à ces mauvais traitements que les femmes indiennes décidèrent de couper la verge des hommes. Mais comme ceux-ci se défendaient, la tenant bien en main, ils ne leur restèrent plus qu'un pénis long de deux poing serrés. Le standard indien désormais.

On dit apprécier une taille similaire dans les récits des femmes égyptiennes rapportées par Abd al Rhamane al-Soyoûti dans ses « Nuits de Noces, ou comment humer le doux breuvage de la magie licite » (1485) : « Lorsqu'elle vit l'instrument se lever, se développer, elle se mit à battre des mains avec des cris de joie pour lui souhaiter la bienvenue, ajoutant : le plus grand des instruments virils a pour longueur douze pouces soit trois fois la main fermée; le plus petit six pouces soit une fois et demie la main fermée (...) Celui de moins de six pouces, les femmes n'ont aucun bien à en attendre dans le domaine de la conjonction. » Un point de vue partagé par un autre érotologue arabe, le Cheikh Nafzâouî, fameux pour son manuel « Le jardin parfumé où s'ébattent les amours », ouvrage de circonstance commandé par le Bey de Tunis, devenu impotent en 1410 : « Les membres virils, pour plaire aux femmes, doivent avoir en longueur, au plus, douze travers de doigt, c'est à dire trois poignées, et au moins, six travers de doigts ou une poignée et demie ». Et le Cheikh de multiplier les récits fleuris et drôles mettant en scène des femmes éplorées d'avoir épouser des hommes sous-équipés, et surtout malhabiles: « Je vis dans le plus grand chagrin (...) Lorsque le membre de mon mari entre dans ma vulve, il ne la bouche pas entièrement, et s'il veut s'y étendre, il n'en atteint pas le fond... »  Un malheur auquel une voisine répond : « Je vis dans la plus grande félicité (...) Lorsque le membre de mon mari entre dans ma vulve, il la bouche entièrement, il s'y entend, en atteint le fond. »

L’HOMME LIÈVRE

Le Kâma Sûtra indien présente ces affaires de taille de façon plus pratique. Car les hommes, selon le vieux livre sacré (IVe siècle av JC), se divisent en trois catégories : le lièvre, le taureau, le cheval. Quant aux femmes, elles se présentent ainsi : l’antilope, la jument et l’éléphante. Dés que vous savez à quelle espèce vous appartenez, mieux vaut trouver chaussure à votre pied... sachant que certaines « unions des extrêmes », comme celle de l'homme-cheval avec la femme-antilope, ou de l'homme-lièvre avec la femme-éléphant, risquent d'être décevantes, ou traumatisantes; mais excitantes pour le pervers.

Cela bien compris vous pouvez toujours, comme le conseillent les arts d'aimer chinois, pallier aux faiblesses d'embonpoint en épaississant le phallus de bandelettes de soie, anneau de jade, œil de biche ; et aujourd'hui avec des condoms de latex à tête de chat ou de dauphin. Ou bien, comme chez certaines tribus birmanes, en glissant un rubis sous la peau du pénis, à la naissance de la verge, afin que celle-ci roule sur le clitoris pendant l'amour. Ou alors, l’homme de bonne volonté écoutera les conseils avisés de la Fille de Candeur dans « Le Tao de la communion du Yin et du Yang » : « L'Empereur demanda : ‘‘Par où différent entre eux les membres durs et mous?’’ La Fille de Candeur répondit  : ‘‘Un membre long et gros vaut souvent moins qu'un court et chétif, mais ferme et dur. Un membre ferme et dur que l'on introduit avec rudesse, vaut moins qu'un membre long et mou, qui se meut avec douceur et délicatesse’’. »

LE RÊVE DE PASIPHAÉ

Les grands pénis ne furent pas toujours la panacée. Chez les Grecs anciens, selon Aristophane, l'idéal du bel homme présente les « épaules larges, la langue courte, la fesse dodue, la verge menue » (Les Nuées). Cet éphèbe musclé ne doit jamais ressembler à un « antimachos », un efféminé dépravé au sexe épais, coutumier des débauches orgiaques. Le parangon de ce temps ressemble au David nu sculpté par Michel-Ange, inspiré du statuaire grec, avec son pénis discret monté sur deux bourses gonflée. Exposé à Florence, il déclenche chaque année à l’époque touristique plusieurs pâmoisons féminins.

Rappelons aux tourmentés de la longueur que le pénis humain fut fabriquée en miroir de la fente des femmes - et réciproquement. Le vagin en effet se modèle sur la verge qui le pénètre. Le phallos grec, le phallus latin, le « pic de jade » des romans érotiques chinois, fut aménagé par l’évolution pour pénétrer au creux d’une ouverture ad hoc. Celle-ci, selon la gynécologie, présente d’habitude un sillon serré profond de quelques 7 à 10 cm les jours sans, se transformant en un mielleux vallon de 14 à 17 cm quand le désir le saisit. Hommes et femmes viennent du fond des temps pour s’emboîter et en jouir. Quand une femme rêve d’être enfilée par un percheron ou un jutland au brandon de cinquante centimètres, cela relève du fantasme. Elle n’est pas équipée pour l'assaut. Bien sur, cela n'empêchera jamais quelques unes d'essayer, comme la légendaire Pasiphaé, pâmée de désir pour un taureau crétois, qui fit construire une vache de bronze afin d'être prise par le fauve furieux ; au final, elle enfanta d'un monstre au pénis considérable, le Minotaure, plusieurs fois dessiné en érection par Picasso.

LE SYNDROME DE LA TÊTE DE TORTUE

Au Ghana, Afrique de l’Ouest, en janvier 1996, plusieurs sorciers furent sauvagement assassinés par une foule furieuse qui les accusait d’avoir fait rapetisser le sexe de leurs ennemis en leur jetant un sort. En Asie du Sud Est, une affection psychiatrique endémique sévit, le syndrome de Koro - du malais "kuru", « tête de tortue » ou « se contracter ». L’homme, convaincu que sa bricole rétrécit (souvent suite à des masturbations répétées et honteuses ) vit dans la peur qu’elle s’escamote un matin maudit. En Malaisie, en Inde, aux Philippines, en Polynésie, en Terre de feu, aux Caraïbes, en Sibérie, la crise de folie meurtrière « amok », exclusivement masculine, survient parfois suite à une humiliation ou des blagues publiques touchant à la virilité d’un homme, ou à ses échecs amoureux. Elles semblent pour beaucoup d’entre eux l’insulte suprême, leur orgueil et leur identité même leur semblent bafouées, ils en sont désespérés et rendus fous de colère, décidés à se venger du genre humain dont ils se sentent rejetés. Le passage à l 'acte suit bientôt.

Les micropénis vrais sont  rares. Une enquête statistique effectuée en 1996 aux Etats Unis par l’Institut Kinsey en a relevé 0,2%. Une convention médicale les évalue à 5,5cm au repos, 8cm en érection. Si la virgule est exceptionnelle, son angoisse court le monde.