vendredi 20 avril 2012

Randy Blue's last video ...

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Quelle place pour les gays dans le cinéma de Bollywood ?

INTERVIEW. Le documentaire inédit «Looking For Gay Bollywood» est à voir en clair sur PinkTV ce soir. TÊTU a posé quelques questions à son réalisateur, Nasha Gagnebin.
Co-produit par Pink TV, le docu Looking For Gay Bollywood est une première. Il se plonge avec une masse d’extraits de films et d’informations sur la représentation de l’homosexualité (essentiellement masculine) dans la plus importante production cinématographique mondiale: Bollywood. Soit plus de 2.000 films par an. Dont seulement trois en 2012 aborderont de près ou de loin une thématique gay! 

La force de Looking for gay Bollywood est son propos, digne d’un Celluloid Closet. Entre héritage britannique – et ses lois qui réprimaient l'homosexualité jusqu'en 2009– et héritage ancestral, voir un héros gay dans un long-métrage indien reste encore une exception. Méconnu ou victime de son image musicalo-kitsch, le cinéma bollywoodien est aussi bien plus complexe qu’il n’y paraît. Et la façon dont il embrasse l’homosexualité mérite que l’on s’y arrête. Surtout quand on connait le rôle sociétal qu’il revêt en Inde! C’est la raison pour laquelle ce documentaire a quasiment des vertus pédagogiques… Entretien avec son réalisateur Nasha Gagnebin.

TÊTU: Qu’est-ce qui vous a donné envie de s'intéresser à ce sujet?
Nasha Gagnebin: Je suis d’origine indienne. C’est le pays où j’ai été adopté. Ce qui était intéressant, c’est que l’Inde essaye de donner l’image d’un pays moderne, de s’émanciper de certaines traditions, de s’occidentaliser. De plus, je trouve que la communauté homo indienne est invisible à Paris. J’ai donc voulu voir comment elle existait.
On sait que Bollywood est une industrie puissante. Pourtant ces films, souvent de très grosses productions, n’arrivent pas en France. Alors que des films chinois ou coréens sont beaucoup plus facilement visibles. Pourquoi? 
Ce films font souvent plus de trois heures, donc cela refroidit les distributeurs. Et on ne retient aussi que le côté «comédie musicale». C'est vrai qu'il y a des morceaux chantés, même dans les films d’horreur. Mais cela change peu à peu. Certains films vont arriver avec des thématiques homosexuelles, même si ce type de production n’est pas forcément destiné à séduire le public indien local.
On voit bien dans votre documentaire qu’il y une petite évolution dans la représentation des gays dans ce cinéma. Mais il reste encore beaucoup de chemin à faire!
N’oublions pas qu’il y a encore trois ou quatre ans, un homme et une femme s’embrassant dans un film, c’était assimilé à de la pornographie! En 2012, trois films devraient parler d’homosexualité. Sur 2.000 produits… L’évolution sera lente. En plus, l’homosexualité n'est pas totalement dépénalisée en Inde, comme à Mumbai par exemple. Et l’homosexualité, ce n’est pas vendeur non plus... Le cinéma reste un art très populaire. Il hésitera à aller sur des thèmes tabous.
Quand des comédiens connus touchent un peu à un rôle homo, ils communiquent de suite pour insister sur le fait que ce n’est qu’un film! 
Fin janvier, un très grand acteur, Imran Kahn, a soutenu la gay pride de Mumbai. Cela lui a valu des ennuis. Mais les acteurs voyagent de plus en plus, ont de plus en plus de contacts avec d’autres cultures. Les barrières bougent un peu…
Y a-t-il des stars qui ont fait leur coming out?
Un seul acteur l’a fait. Par peur, les autres restent dans le rang. En revanche dans la mode, l’homosexualité est beaucoup plus acceptée. Donc on se cache moins…
Allez-vous montrer votre documentaire en Inde?
J’attends la réponse du festival LGBT de Mumbai.

Regardez le début du documentaire (ici en anglais, mais notez que la diffusion sur PinkTV sera bien sous-titrée en Français):
 

Et la bande-annonce de Dostana (2008) avec John Abraham et Abhishek Bachchan:

Looking for Gay Bollywood, un documentaire de Nasha Gagnebin.
Diffusion sur PinkTV (en clair) vendredi 20 avril 2012 à 22h.


20 avril ...