mercredi 28 mars 2012

Romain, Mister Gay Mars : «On peut être gay et jouer au rugby sans aucun souci» ...


Romain, Mister Gay Mars: «On peut être gay et jouer au rugby sans aucun souci»

Un gagnant de Brive-la-Gaillarde et un dauphin venu de Pau: les internautes de TÊTU.com ont craqué pour le Sud-Ouest lors de l'édition de mars du jeu Mister Gay. Et voici l'interview de Romain, pro du ballon ovale.
Pas besoin de photo finish pour constater la large victoire de Romain, 22 ans, à l'édition de mars du jeu Mister Gay. Avec 32% des voix, le Briviste l'emporte devant Jonathan le Palois (tous les résultats en bas de cette page). Comme chaque mois, le vainqueur s'est prêté au jeu de l'interview.
TÊTU: Peux-tu en dire plus sur toi en quelques mots? 
Romain: Je suis quelqu'un d'assez simple mais qui aime vivre. Je vis ma vie à 100 km/h, je ne tiens pas en place, je suis constamment en train de voyager pour m'amuser, découvrir de nouvelles choses... Je vis dans une ville moyenne, à Brive-la-Gaillarde où on s'ennuie rapidement... C'est la raison pour laquelle je voyage beaucoup, pour casser la monotonie. A part cela, je sors de la fac de sport et je ne sais pas trop vers quoi me diriger pour l'instant. J'aimerais faire du coaching à la personne, faire de la photo ou plein d'autres choses...
D'après le petit mot qui accompagnais ta candidature, tu es un grand sportif...
C'est un grand mot... Je fais du rugby mais aussi de la natation, de la boxe et de la musculation.
Du rugby depuis 17 ans? 
Oui, j'ai évolué pendant 15 ans dans un club de top 14 à Brive-la-Gaillarde, et depuis deux ans je joue en Fédérale 3.
Qu'est-ce que ça t'apporte?
Je ne pourrais pas vivre sans faire du sport car je suis un hyperactif. Ça me permet de m'évader, de me défouler, de rire...
Est-ce que tu es out dans toutes ces activités? 
Oui, j'ai fait mon coming out dans tous les sports que je pratique et tout s'est bien passé! Mes collègues de rugby l'ont bien pris et ils ne m'ont pas regardé différemment ensuite. Ils sont très ouverts d'esprit. Ce qui m'a surpris au début, je dois avouer...
Le rugby a la réputation d'être plutôt gay-friendly, c'est vrai?
Oui et non. Je connais beaucoup de rugbymen qui ont des penchants pour les hommes mais qui ne veulent pas s'afficher, par peur du regard des autres... D'où mon double pari: en étant Mister gay et rugbyman à la fois, je prouve à tout le monde qu'on peut être gay et jouer au rugby sans aucun souci.
Et auprès de tes proches, comment s'est passé ton coming out?
Quand je l'ai fait auprès des membres de ma famille, j'avais un peu peur de leur réaction, mais ils l'ont tous super bien pris et ils m'ont dit que si j'étais heureux comme ça c'était le principal! Du côté de mes amis, rien à signaler. Ils ont été des amours, tous l'ont accepté et n'y ont vu aucun inconvénient.
Qu'est-ce qui t'a poussé à participer au concours Mister Gay?
Des amis. Et c'était aussi pour prouver qu'on pouvait être rugbyman et gay en même temps... et faire reculer cette mentalité et ces barrières!
Pour qui aurais-tu voté?
Pour Jonathan, car lui aussi est assez sportif. Et puis il habite pas très loin de chez moi...
Le fait de porter un titre de «Mister Gay», d'être sur le site de TÊTU, tu assumes?
Oui à 2000%! Je suis très content de porter ce titre!
Au fait, est-ce qu'il y a quelqu'un dans ta vie?
Non, rien à signaler, c'est le calme plat. D'ailleurs si quelqu'un est intéressé (rire)...
Quel est ton type de mec idéal?
J'aime bien tous les types, je marche au feeling. Mais quelqu'un d'attentionné et sincère et mignon, voilà mon rêve!
Tu as envie de faire passer un message à ceux qui ont voté pour toi?
Oui je veux remercier ceux qui ont voté pour moi et qui m'ont soutenu, puis j'espère pourquoi pas marcher dans les pas de Rémy, Mister gay 2012 et même, soyons fous, participer à Mister Gay World. Je fais aussi un clin d'oeil à tous mes amis qui m'ont soutenu tout au long de cette élection!

Film : WEEK END ...

WEEK-END
Depuis sa présentation à l'automne dernier, peu de films autour d'une rencontre amoureuse entre deux garçons auront suscité un tel engouement international. Et, pour une fois, le buzz est plus que justifié...

Nottingham dans le nord de l'Angleterre. Un vendredi soir terne comme un autre. Dans un bar gay, Russell, homo qui ne s'assume pas, croise Glen, un garçon bien plus militant et extraverti que lui. Ils passent la nuit ensemble et le sexe fait peu à peu place aux sentiments: complicité? Tendresse? Amour? Problème: ils ne peuvent rester ensemble que 48 heures, Glen devant partir à l'étranger...

Porté par une caméra aérienne et une mise en scène délicate, Week-end laisse éclore libido, troubles et peut-être plus. Dans cet écrin, deux jeunes acteurs en parfaite osmose donnent corps à une possible romance aussi crue que drôle et émouvante. Á ne pas manquer.

Un film de Andrew Haigh avec Tom Cullen et Chris New. Comédie dramatique. 1 h 48.
La bande-annonce:
 

Des scènes d'amour homos dans un jeu vidéo, regardez !


Des scènes d'amour homos dans un jeu vidéo, regardez!

Dans «Mass Effect 3», un jeu d'action, le joueur peut vivre des histoires d'amour gays ou lesbiennes montrées sans ambiguïté… Une première dans le jeu vidéo, qui suscite la controverse aux Etats-Unis.

Les scènes homos dans des jeux vidéos se comptent encore sur les doigts d'une seule main. Nous vous avions parlé du mariage gay dans Les Sims, d'une scène de sexe gay dans Dragon Age ou d'un baiser entre garçons dans un jeu japonais. Mais ce que propose Mass Effect 3, la suite et conclusion d'une trilogie à succès développée par BioWare (sorti jeudi en Europe), va bien au-delà en termes de ressorts scénaristiques.
Car dans ce jeu d'action/jeu de rôle à gros budget, développer des relations amoureuses homosexuelles est simplement l'une des options proposées pour avancer dans l'histoire. Ainsi, lors des moments de pause dans la lutte contre les Moissonneurs, le commandant Shepard a le loisir de céder aux avances de Cortez ou de Kaidan, ses fidèles lieutenants. Avec scènes torrides à la clé!
Un jeu «démoniaque»?
Comme on pouvait s'en douter, les gamers américains, en tout cas les mêmes qui crient «fag!» à longueur de partie de Call of Duty, n'ont guère apprécié. Ils ont même lancé une «attaque» contre le jeu sur le site MetaCritic. C'est ainsi que si les «critiques professionnels» recensés par ce site on donné une note moyenne de 92%, correspondant à des louanges universels, les utilisateurs, eux, ont mis une note de… 3,4 sur 10! Avec des centaines de commentaires aussi impartiaux que celui-ci: «Tous les mecs membres de mon équipe n'arrêtaient pas de me draguer! Je ne comprends pas pourquoi ce jeu tente de faire la pub de l'homosexualité à ce point. Je devrai en parler dans mon groupe liturgique et dire à mes amis de ne pas acheter ce jeu démoniaque.»
Le magazine Forbes, surpris de cette vagues de commentaires, a mené l'enquête: «est-ce difficile de ne pas être gay dans Mass Effect 3?» s'interroge-t-il. Réponse. «Pas difficile. Pas le moindre du monde.» «Dans mes conversations avec Cortez (un personnage noir aux yeux bleus, ouvertement gay, qui a récemment perdu son partenaire au combat), sur un total de cinq minutes, l'homosexualité a été soulevée dix secondes. On m'a demandé pourquoi je lui proposais de prendre des jours de repos: “Fais comme tu veux”, “Ce sont mes ordres” ou “Fais-le pour moi”. Cette dernière option étant clairement une avance à caractère romantique, je ne l'ai pas choisie. Depuis, le personnage ne m'a pas fait d'avances, et il reste un ami et un fidèle allié. En conclusion, le jeu vous apprend à traiter les gays… comme des gens normaux.»

Regardez la scène d'amour avec Kaidan:
Et les scènes avec Cortez:
On peut aussi incarner un personnage féminin, qui peut vivre une histoire lesbienne, avec sexe sous la douche !
 

Quand les chrétiens bénissaient les unions homosexuelles ...


Quand les chrétiens bénissaient les unions homosexuelles...

Les opposants au mariage homo se disent souvent les gardiens d’une tradition religieuse millénaire. Mais la chrétienté – en certaines périodes de l'histoire – a elle-même accepté le mariage, comme le rappelle un historien à l'université de Yale.
Cautionner le mariage gay, estiment ses opposants, c'est aller contre une tradition religieuse vieille de plus de 2000 ans. «Mieux vaut ne pas chambouler les fondements et les valeurs de notre société»: c'est bien souvent l'argument tout prêt que servent les opposants au mariage homosexuel, en référence à la tradition catholique.
Mais c'est aller un peu vite en besogne. Un rédacteur du site caritatif Care2.com rappelle que la religion chrétienne a non seulement toléré, mais aussi célébré, des unions entre personnes de même sexe: «Dans le monastère Sainte-Catherine situé sur le Mont Sinaï, se trouve une icône (ci-dessus) représentant deux saints chrétiens, habillés en vêtements de cérémonie, en train de se marier.» Leur «pronubus», autrement dit leur témoin de mariage, n’est rien de moins que… Jésus-Christ! Le couple de mariés est formé par Saint-Serge et Saint-Bacchus, martyrs chrétiens du 4ème siècle.
Pacs médiévaux
Ainsi, le plus ancien texte en grec à leur sujet les décrit comme «erastai» (amants). Au 6ème siècle, le théologien chrétien orthodoxe Sévère d'Antioche expliquait déjà qu’«il ne faut pas séparer dans le discours ceux (Serge et Bacchus) qui ont été joints dans la vie». Plus tard, dans le récit de leur vie écrit au 10ème siècle, Saint-Serge est décrit de manière beaucoup plus explicite comme le «gentil compagnon et amant» de Saint-Bacchus.
John Richard Boswell, historien à l'université de Yale aux Etats-Unis, a écrit sur ce volet oublié de l'histoire chrétienne il y a environ vingt ans. Dans sa thèse Le mariage de même sexe dans l’Europe pré-moderne, dès 1994, il décrivait notamment les différentes organisations dédiées au mariage homosexuel, l’existence d’un ordre fait pour unir les hommes, ou encore de quelle manière les prêtres bénissaient ces unions. La même année, une icône moderne (ci-contre) de Serge et Bacchus est même présentée à la gay pride de Chicago!
Affrèrements
Au 14ème siècle, reprend l'article de Care2.com, il existait en Serbie un «office des unions de même sexe» qui mariait aussi bien deux hommes que deux femmes. On demandait au couple de poser la main droite sur l'Evangile pendant que chacun tenait une croix dans la main gauche. Après avoir embrassé l'Evangile, le couple échangeait un baiser, puis le prêtre célébrait l'eucharistie, avant de les faire communier.
En France enfin, à la fin du Moyen-Âge, il existait ce qu'on appelait un contrat «d'affrèrement», qui ne pouvait être signé qu'entre deux hommes. Ces «pacs médiévaux» devaient être conclus devant un notaire et des témoins. Ils étaient destinés aux hommes qui se promettaient de vivre ensemble et qui partageaient «le pain, le vin, et la bourse», en référence à la communauté de biens… Selon John Richard Boswell, on recense des unions homosexuelles chrétiennes jusqu'au 18ème siècle.

28 mars ... Des rugbymen anglais se désapent pour la bonne cause ...